Une Histoire Culturelle entravée à El Jadida

En mars 1998, mes 30 tableaux, fruits de longues années de création artistique, ont été exposés pour la première fois dans le hall de la municipalité d’El Jadida, à l’occasion de la Fête du Trône. Ces œuvres, empreintes du style clair-obscur, racontaient une histoire vibrante : celle des Jdidis, avant et après l’inondation de Flifal. Véritable témoignage artistique et historique, ma collection privée avait pour ambition de documenter et de valoriser le patrimoine de Doukkala.
L’exposition, tenue du 31 mars au 7 avril 1998, marquait un tournant. Pour la première fois, poésie et image se mêlaient, accompagnées des harmonies musicales des frères Jdidis, Bouchaib Najid (violoniste) et Khalid Najid (luthiste), ainsi que de Fouad Aba Tourab (guitariste). Cet événement avait attiré une attention exceptionnelle, saluée par la critique et reconnue comme une documentation précieuse sur la mémoire collective régionale.
Un article publié dans le journal Message de la Nation le 28 novembre 1998 soulignait la portée de mes œuvres recommandées par Monsieur Driss Benhima, alors Ministre du Tourisme, pour être exposées dans des lieux prestigieux tels que de grands hôtels.
Cependant, cette recommandation ne s’est jamais concrétisée.
La raison ? L’hostilité flagrante d’un certain Monsieur A.B., Président de la Commission Culturelle de l’Association des Œuvres Sociales de la province d’El Jadida. Opposé à la culture sous toutes ses formes, ce dernier n’a cessé de mettre des bâtons dans les roues, sabotant toute initiative pour faire rayonner cette collection.
Il est important de rappeler que l’exposition n’aurait jamais vu le jour sans le soutien de Monsieur le Gouverneur Mohammed Arafa, qui avait personnellement financé les cadres de mes tableaux, ainsi que de mes amis, qui ont couvert les frais du vernissage, cela en dépit de l’absence totale de soutien de la part de la Commission Culturelle Provinciale.
Déçu et dépité par ces obstacles, j’ai finalement dû vendre mes 30 tableaux à un membre de la famille Bouchtia. Ce départ précipité d’El Jadida vers Casablanca m’a laissé un goût amer, marqué par la perte d’une opportunité de faire briller l’art et la mémoire de cette région si chère à mon cœur.
Pour en savoir plus sur cette mésaventure, je vous invite à consulter l’interview complète publiée dans le journal Message de la Nation du 28 novembre 1998, l’ attestation de Monsieur Le Président de la Commune d’El Jadida et quelques esquisses de tableaux.

El Bachir Boukhairat

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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